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Sur les traces de Leopold Silbermann et Moszek Wisnia

Publication : (actualisé le ) par C. Brunot, Claire Podetti, Tegualda Aviles

« Folie que de vouloir retracer la vie d’inconnus à partir de rien ! Vivants ils étaient déjà invisibles ; et l’histoire les a pulvérisés. […] Ces anonymes, ce ne sont pas les miens, ce sont les nôtres. Il est donc urgent, avant l’effacement définitif, de retrouver les traces, les empreintes de vie qu’ils ont laissées, preuves involontaires de leur passage en ce monde. »
Yvan Jablonka, Histoire des grands parents que je n’ai pas eus, Le Seuil 2012

Le 27 janvier 2022, Journée commémorative de l’ouverture des camps en 1945 par l’armée soviétique, deux classes de troisième du collège ont reçu le prix Corrin avec la mention spéciale du jury pour le travail mené en 2020-21 autour de la vie de Moszek Wisnia et Leopold Silbermann, deux palaisiens déportés et assassinés à Auschwitz. Deux autres classes ont également étaient également lauréates du prix Corrin. La cérémonie s’est déroulée au Lycée Louis le Grand en présence du ministre de l’Éducation nationale.

© Crédit photo : Alain Azria

Ce prix a récompensé le travail d’enquête historique que nous avons mené avec les élèves dans la lignée du travail de Serge Klarsfeld. Au-delà des noms, ce sont des vies que nous avons découvert : pour Moszek Wisnia, celle d’un cordonnier de Palaiseau, et celle d’un artiste musicien pour Leopold Silbermann. Le travail des élèves a eu de vrais retentissements à Palaiseau. Deux Stolpersteine (pavés de mémoire) ont été posés à Palaiseau devant leurs derniers domiciles, cette année une salle au nom de Léopold Silbermann sera inaugurée au nouveau conservatoire de Palaiseau.

C’est aussi le travail artistique réalisé par les élèves accompagnés par Didier Lesour, comédien et Caroline Cassel, artiste plasticienne qui a été salué par le jury. Lors de la cérémonie les élèves ont présenté ces réalisations plastiques : des stop motions. Ulysse et François ont joué Sous le ciel noir, une musique que nous avons retrouvée composée par Leopold Silbermann.

© Crédit photo : Alain Azria

Boris Cyrulnik, président du jury a clôt la cérémonie : « Se taire c’est se faire complice des criminels et l’enseignement, ce n’est pas la rumination, c’est chercher à comprendre comment un tel phénomène a pu se passer »
Au delà de l’histoire, c’est un travail de mémoire aux dimensions civiques et citoyennes que nous avons choisi de mener avec nos élèves afin que ces « anonymes de l’histoire, ces poussières d’étoile » qui n’étaient que des noms inscrits sur le monument aux morts de Palaiseau font désormais partie de « notre » mémoire collective.

Lien vers le clip de la cérémonie : https://www.fsju.org/actualite/prix...

À voir également :

 Le film du ministère des Armées sur l’engagement des jeunes dans la lutte contre les discriminations : https://www.cheminsdememoire.gouv.f...